Depuis l’explosion de TikTok comme prescripteur de style, les tendances défilent à une vitesse vertigineuse. Un jour, c’est la « clean girl » qui règne ; le lendemain, place à l’esthétique « mob wife », « tomato girl » ou « balletcore ». En quelques scrolls, une micro-tendance naît, devient virale, puis s’éteint. Résultat : le style n’est plus une construction patiente, mais une succession de looks jetables.
Ce phénomène, qu’on appelle souvent « fast aesthetics », repose sur un algorithme qui récompense le nouveau, le visuellement frappant, le reproductible. Les utilisateurs consomment ces esthétiques comme des playlists : vite vues, vite oubliées. Pour les marques comme pour les créateurs de contenu, l’enjeu est devenu double : capter l’attention… puis se renouveler à toute vitesse.
Mais au-delà de cette accélération, TikTok agit surtout comme un miroir de notre époque : une époque où l’on veut tout, tout de suite, y compris en matière de style. L’algorithme ne dicte pas forcément nos goûts : il reflète notre besoin de nouveauté, notre envie d’expérimentation… et parfois, notre difficulté à s’ancrer dans une esthétique durable.
Alors, TikTok a-t-il « tué » les tendances ? Pas vraiment. Il les a fragmentées, accélérées, rendues plus accessibles – mais aussi plus éphémères. Le vrai défi désormais, c’est peut-être de ralentir, de choisir… et de durer.