MetaBirkin : un précédent juridique à l’intersection du luxe, du numérique et de la propriété intellectuelle
En 2021, l’artiste américain Mason Rothschild lance MetaBirkin, une série de NFT représentant des sacs virtuels en fourrure synthétique, librement inspirés du modèle Birkin d’Hermès. Présenté comme un projet artistique questionnant les codes du luxe dans le métavers, MetaBirkin connaît un succès immédiat sur la plateforme OpenSea, générant plusieurs centaines de milliers de dollars en ventes.
Mais cette initiative attire rapidement l’attention d’Hermès, qui engage des poursuites pour contrefaçon et atteinte à sa marque. En février 2023, le tribunal fédéral de New York donne raison à la Maison, estimant que ces NFTs violaient les droits de propriété intellectuelle de la marque et induisaient les consommateurs en erreur sur leur origine. Rothschild est condamné à verser 133 000 dollars de dommages.
Ce cas emblématique soulève des questions clés : jusqu’où peut aller l’expression artistique face aux marques ? La mode numérique est-elle un espace libre ou un prolongement des cadres juridiques traditionnels ? Le MetaBirkins’impose ainsi comme un exemple-clé dans les débats contemporains sur les limites de la création numérique, l’extension des droits des marques dans le Web3 et la régulation juridique des NFTs dans l’univers du luxe.
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